Bonjour Stella (l'avantage, avec Généachtimi, c'est que vous pouvez concrètement choisir les prénoms, alors jusqu'à ce que vous signiez autrement j'utilise celui-ci)
Pour répondre à votre question : oui effectivement c'est fréquent dans les actes anciens que les prénoms d'usage différent des prénoms d'état-civil (c'est l'instauration du livret de famille et la généralisation de l'enseignement primaire - le fait d'avoir à "écrire" son identité - qui a fait donner la primeur au premier prénom). Mais non ce n'est pas forcément le troisième prénom qui était le prénom d'usage, c'était vraiment du cas par cas
Toutefois il y a un lien avec le poids de la religion catholique dans la région considérée :
- le baptême est dans la religion chrétienne l'acte par lequel la personne reçoit un prénom (et pendant longtemps c'était la seule dénomination reçue, avant la fin du Moyen Age le nom de famille n'existait pas)
- au moins dans la région d'Hazebrouck il était de tradition de donner à l'enfant le prénom du parrain (ou de la marraine) et en plus de choisir les parrains et marraines parmi les parents proches. De cette pratique résultait la multiplication d'homonymes, et on s'est mis à compléter ce prénom par un prénom d'usage
- dans d'autres régions les règles étaient un peu différentes, on introduisait dans la liste des prénoms les prénoms du père et de la mère ; ou bien "Joseph" ; ou bien "Cornil"/"Cornélie" (censé "protéger contre les fièvres")
- dans ma famille on avait conservé cette idée de garder trois prénoms mais on a inversé l'ordre : en tête le prénom d'usage, puis le prénom d'un ascendant (le père pour le fils aîné, les grands-pères pour les garçons suivants...) puis pour terminer le prénom du parrain/de la marraine
Pour ce qui est de votre arrière-grand-mère je n'ai pas d'élément mais ça pourrait résulter :
- d'un choix volontaire (des personnes désirant changer de prénom "s'autobaptis(ai)ent" : tant qu'il ne faut pas fournir à tout bout de champ des preuves de son identité c'est possible)
- d'une "nécessité"/"commodité" pour identifier des homonymes
- on dit aussi qu'en mairie le père (qui était passé au préalable par le cabaret pour "arroser" la naissance) déclarait parfois un prénom différent de celui convenu avec son épouse
- et bien sûr c'est ce dernier prénomqui était utilisé
- vu qu'à l'écrit "Clémence" et "Florence" peuvent très bien être confondus ... peut-être que votre arrière-arrière-grand-mère avait voulu se prémunir contre le passage de son mari à l'estaminet, mais n'avait pas une écriture parfaite ?
Cordialement
Pierre