Bonjour à toutes et tous,
Qui pourrez me traduire cet acte de baptême de Eecke?
Cordialement.
Eecke, acte de baptême en latin
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Eecke, acte de baptême en latin
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Fabienne
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Re: Eecke, acte de baptême en latin
Bonsoir Fabienne (ou plutôt bonne nuit!)
Merci pour les précisions concernant les noms de lieu dans le Nord de la France que je trouve à l'instant. Des noms similaires existent en Belgique (Fl. orientale) d'où une confusion possible :
Anno Domini millesimo septingentesimo septuagesimo sexto decima septima Januarii infrascriptus de consensu Rev. Dni pastoris in Eecke casualiter et ob necessitatem baptizavi sub conditione Joannem Antonium filium Josephi Oussen ex Morbeque et Annae Mariae de Boudt ex Eecke conjugum natum decima tertia hujus susceperunt Joannes Baptista Cambier et Maria Petronella Constantia Camerlynck qui mecum subscripterunt signatum erat JB Cambier Constantia Camerlynck et CJL Vandermeersch pastor Sti Silvestri Capellae
Quod attestor (...) pastor in Eecke
Eléments relevants
date du baptême : le 17 janvier 1776
date de naissance : le 13 du même mois
Il y a eu un baptême sous condition "baptizavi sub conditione" (N.B. on "ondoie" l'enfant en cas de nécessité)
Identité de l'enfant : Jean Antoine, fils des époux Joseph OUSSEN de Morbeque et d'Anne Marie DE BOUDT d'Eecke
parrain et marraine : Jean Baptiste CAMBIER & Marie Pierre Constance CAMERLYNCK
Signatures :
Les parrain et marraine ont signé avec le curé de Eecke : "qui mecum subscripterunt signatum erat JB Cambier Constantia Camerlynck et C.J.L. Vandermeersch). Le Rév. C.J.L. VANDERMEERSCH curé de Chapelle Saint Silvestre a donc également signé.
Il y a probablement eu un consentement préalable du curé d'Eecke pour les cas d'urgence :"de consensu Rev. Dni pastoris in Eecke"), donc un arrangement entre les curés de Chapelle Saint Silvestre et Eecke pour les cas de nécessité ("ob necessitatem") comme celui-ci, quand ça se présente ("casualiter" = par hasard). Peut-être le lieu de naissance était-il plus accessible ou proche de Chapelle St Silvestre que de Eecke?
Certifié exact par le curé d'Eeke.
Donc, explication complémentaire :
Le petit jean Antoine naît le 13 janvier et il y a urgence : l'enfant ne va pas bien. On l'"ondoie" au plus vite. (sans doute intervention du Rév. curé de Chapelle St Silvestre).
Le baptême normal à Eecke a lieu le 17 janvier (une fois l'alerte passée).
Il faudrait voir l'ensemble de la page du registre pour tirer des conclusions au niveau des signatures. Est-ce une habitude du curé de ne signer que lui-même?
Pour un non catholique la mentalité de l'époque peut sembler étrange. Il fallait, par le baptême, sauver l'âme de l'enfant. Faute de quoi l'âme de l'enfant irait "aux limbes". les accoucheuses de villages étaient habituellement au courant des formules d'"ondoiement" à prononcer dans un tel cas. Actuellement on penserait surtout à donner au nouveau-né en détresse tous les soins en néo-natologie (intubage, respirateur, massage, etc.) et surtout pas à l'exposer au froid!
Il faut avoir vécu de près ce type de naissance à problème pour réaliser ce que cela représente, et se mettre à la place de nos ancêtres qui étaient croyants avant tout et superstitieux, mais ne disposaient d'aucune infrastructure médicale.
Bonne soirée!
PeterPan
Merci pour les précisions concernant les noms de lieu dans le Nord de la France que je trouve à l'instant. Des noms similaires existent en Belgique (Fl. orientale) d'où une confusion possible :
Anno Domini millesimo septingentesimo septuagesimo sexto decima septima Januarii infrascriptus de consensu Rev. Dni pastoris in Eecke casualiter et ob necessitatem baptizavi sub conditione Joannem Antonium filium Josephi Oussen ex Morbeque et Annae Mariae de Boudt ex Eecke conjugum natum decima tertia hujus susceperunt Joannes Baptista Cambier et Maria Petronella Constantia Camerlynck qui mecum subscripterunt signatum erat JB Cambier Constantia Camerlynck et CJL Vandermeersch pastor Sti Silvestri Capellae
Quod attestor (...) pastor in Eecke
Eléments relevants
date du baptême : le 17 janvier 1776
date de naissance : le 13 du même mois
Il y a eu un baptême sous condition "baptizavi sub conditione" (N.B. on "ondoie" l'enfant en cas de nécessité)
Identité de l'enfant : Jean Antoine, fils des époux Joseph OUSSEN de Morbeque et d'Anne Marie DE BOUDT d'Eecke
parrain et marraine : Jean Baptiste CAMBIER & Marie Pierre Constance CAMERLYNCK
Signatures :
Les parrain et marraine ont signé avec le curé de Eecke : "qui mecum subscripterunt signatum erat JB Cambier Constantia Camerlynck et C.J.L. Vandermeersch). Le Rév. C.J.L. VANDERMEERSCH curé de Chapelle Saint Silvestre a donc également signé.
Il y a probablement eu un consentement préalable du curé d'Eecke pour les cas d'urgence :"de consensu Rev. Dni pastoris in Eecke"), donc un arrangement entre les curés de Chapelle Saint Silvestre et Eecke pour les cas de nécessité ("ob necessitatem") comme celui-ci, quand ça se présente ("casualiter" = par hasard). Peut-être le lieu de naissance était-il plus accessible ou proche de Chapelle St Silvestre que de Eecke?
Certifié exact par le curé d'Eeke.
Donc, explication complémentaire :
Le petit jean Antoine naît le 13 janvier et il y a urgence : l'enfant ne va pas bien. On l'"ondoie" au plus vite. (sans doute intervention du Rév. curé de Chapelle St Silvestre).
Le baptême normal à Eecke a lieu le 17 janvier (une fois l'alerte passée).
Il faudrait voir l'ensemble de la page du registre pour tirer des conclusions au niveau des signatures. Est-ce une habitude du curé de ne signer que lui-même?
Pour un non catholique la mentalité de l'époque peut sembler étrange. Il fallait, par le baptême, sauver l'âme de l'enfant. Faute de quoi l'âme de l'enfant irait "aux limbes". les accoucheuses de villages étaient habituellement au courant des formules d'"ondoiement" à prononcer dans un tel cas. Actuellement on penserait surtout à donner au nouveau-né en détresse tous les soins en néo-natologie (intubage, respirateur, massage, etc.) et surtout pas à l'exposer au froid!
Il faut avoir vécu de près ce type de naissance à problème pour réaliser ce que cela représente, et se mettre à la place de nos ancêtres qui étaient croyants avant tout et superstitieux, mais ne disposaient d'aucune infrastructure médicale.
Bonne soirée!
PeterPan
Modifié en dernier par PeterPan le 20 avr. 2010 01:31, modifié 1 fois.
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Re: Eecke, acte de baptême en latin
Merci PeterPan,
Précisions : Morbecque, 59190; Eecke, 59114 et le curé de St Sylvestre Cappel 59114, 3 villages du nord de la France.
Vous me dites que le parrain, la marraine et le curé de St Sylvestre ont signé, mais je ne vois pas les signatures.
Je ne comprends pas bien non plus ce que le curé de St Sylvestre Cappel vient faire dans un acte de Eecke et ce baptême 4 jours après la naissance, ce n'est pas courant non plus.
Quelqu'un aurait-il une explication?
Cordialement.
Précisions : Morbecque, 59190; Eecke, 59114 et le curé de St Sylvestre Cappel 59114, 3 villages du nord de la France.
Vous me dites que le parrain, la marraine et le curé de St Sylvestre ont signé, mais je ne vois pas les signatures.
Je ne comprends pas bien non plus ce que le curé de St Sylvestre Cappel vient faire dans un acte de Eecke et ce baptême 4 jours après la naissance, ce n'est pas courant non plus.
Quelqu'un aurait-il une explication?
Cordialement.
Fabienne
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Re: Eecke, acte de baptême en latin
Bonjour,
A-Problème des signatures :
Sans entrer dans trop de détails, à lépoque où a été rédigé cet acte, les curés étaient astreints à la tenue de 2 registres :
a) Le premier, conservé dans la paroisse, contenait les actes avec les signatures des témoins (mariages et décès) et des parrains et marraines (baptêmes). Il était généralement bien tenu.
b) Le second registre ne restait pas dans la paroisse ; une fois par an il était en principe envoyé (du moins en France) au greffe du tribunal . Le curé ne le remplissait pas au fur et à mesure ; souvent même il attendait les jours précédant son envoi pour le remplir en recopiant le 1er registre. Certains recopiaient de manière simplifiée , voire expéditive, en se contentant de lessentiel ; dautres le recopiaient scrupuleusement. Mais dans tous les cas ce second registre ne contenait pas les signatures de témoins, parrains et marraines (et pour cause, ils nétaient pas là au moment de sa rédaction.).
Dans le cas présent , vous avez affaire à ce second registre. Mais le curé a bien fait son travail en opérant une recopie quasi-parfaite, allant jusquà nommer les signataires. Voilà pourquoi vous avez, non les signatures, mais les noms des signataires.
Du reste la formulation est bien spécifique : « qui mecum subscripterunt. Signatum erat : JB Cambier Constantia Camerlynck »
a) qui mecum subscripterunt = qui avec moi ont soussigné
cette formule est recopiée telle quelle du 1er registre.
b) signatum erat JB Cambier Constantia Camerlynck = Il y avait présence des signatures de J.B. Cambier Constantia Camerlynck .
Formule propre au 2ème registre : Le curé précise les noms des signataires du premier registre, les intéressés nétant pas là pour signer.
B-Le baptême « sous condition » :
Lorsqu à la naissance on doutait que lenfant puisse survivre jusquà son arrivée à léglise , on le baptisait sur place en catastrophe. Cétait souvent la sage-femme, formée pour cela, qui effectuait ce baptême réduit à sa plus simple expression (ce quon nomme londoiement », à savoir les paroles « je te baptise etc » avec versement dun peu deau sur la tête de lenfant. Si (et seulement si) il est correctement effectué ce baptême est valide.
A partir de là, 2 cas de figure:
Après interrogatoire de celui qui a baptisé mais aussi des présents à ce baptême.
a) si le curé a la conviction que le baptême a été correctement effectué et quil est donc valide, il se contente alors des « compléments de cérémonies » ; lenfant est amené (dès que cest possible) à léglise et ont complète la cérémonie ; cest alors que lenfant reçoit son nom.
b) Si le curé doute que la baptême soit valide alors il recommence le baptême, mais en mettant une condition (doù lexpression « baptême sous condition ») car on ne peut être baptisé 2 fois : « Si tu nes pas baptisé, alors je te baptise etc. »
Dans le cas présent, lenfant a été baptisé en urgence à sa naissance (le 13), mais quelques jours après, suite a un doute qui sest installé quant à la validité de ce baptême, il a été décidé que par précaution mieux valait le refaire (le 17) mais « sous condition », car le 1er baptême était malgré tout peut-être valide.
Le baptême "sous condition" est donc un baptême effectué lorsquon ne peut savoir avec certitude si le précédent baptême est ou non valide, faute de pouvoir déterminer avec certitude absolue sil a été correctement effectué.
Cordialement
Christian
A-Problème des signatures :
Sans entrer dans trop de détails, à lépoque où a été rédigé cet acte, les curés étaient astreints à la tenue de 2 registres :
a) Le premier, conservé dans la paroisse, contenait les actes avec les signatures des témoins (mariages et décès) et des parrains et marraines (baptêmes). Il était généralement bien tenu.
b) Le second registre ne restait pas dans la paroisse ; une fois par an il était en principe envoyé (du moins en France) au greffe du tribunal . Le curé ne le remplissait pas au fur et à mesure ; souvent même il attendait les jours précédant son envoi pour le remplir en recopiant le 1er registre. Certains recopiaient de manière simplifiée , voire expéditive, en se contentant de lessentiel ; dautres le recopiaient scrupuleusement. Mais dans tous les cas ce second registre ne contenait pas les signatures de témoins, parrains et marraines (et pour cause, ils nétaient pas là au moment de sa rédaction.).
Dans le cas présent , vous avez affaire à ce second registre. Mais le curé a bien fait son travail en opérant une recopie quasi-parfaite, allant jusquà nommer les signataires. Voilà pourquoi vous avez, non les signatures, mais les noms des signataires.
Du reste la formulation est bien spécifique : « qui mecum subscripterunt. Signatum erat : JB Cambier Constantia Camerlynck »
a) qui mecum subscripterunt = qui avec moi ont soussigné
cette formule est recopiée telle quelle du 1er registre.
b) signatum erat JB Cambier Constantia Camerlynck = Il y avait présence des signatures de J.B. Cambier Constantia Camerlynck .
Formule propre au 2ème registre : Le curé précise les noms des signataires du premier registre, les intéressés nétant pas là pour signer.
B-Le baptême « sous condition » :
Lorsqu à la naissance on doutait que lenfant puisse survivre jusquà son arrivée à léglise , on le baptisait sur place en catastrophe. Cétait souvent la sage-femme, formée pour cela, qui effectuait ce baptême réduit à sa plus simple expression (ce quon nomme londoiement », à savoir les paroles « je te baptise etc » avec versement dun peu deau sur la tête de lenfant. Si (et seulement si) il est correctement effectué ce baptême est valide.
A partir de là, 2 cas de figure:
Après interrogatoire de celui qui a baptisé mais aussi des présents à ce baptême.
a) si le curé a la conviction que le baptême a été correctement effectué et quil est donc valide, il se contente alors des « compléments de cérémonies » ; lenfant est amené (dès que cest possible) à léglise et ont complète la cérémonie ; cest alors que lenfant reçoit son nom.
b) Si le curé doute que la baptême soit valide alors il recommence le baptême, mais en mettant une condition (doù lexpression « baptême sous condition ») car on ne peut être baptisé 2 fois : « Si tu nes pas baptisé, alors je te baptise etc. »
Dans le cas présent, lenfant a été baptisé en urgence à sa naissance (le 13), mais quelques jours après, suite a un doute qui sest installé quant à la validité de ce baptême, il a été décidé que par précaution mieux valait le refaire (le 17) mais « sous condition », car le 1er baptême était malgré tout peut-être valide.
Le baptême "sous condition" est donc un baptême effectué lorsquon ne peut savoir avec certitude si le précédent baptême est ou non valide, faute de pouvoir déterminer avec certitude absolue sil a été correctement effectué.
Cordialement
Christian
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Re: Eecke, acte de baptême en latin
Merci à tous les 2 pour ces explications, tout cela est passionnant.
Je continue cependant à me poser des questions sur la présence du curé de St Sylvestre Cappel à ce baptême. Si cet enfant a été baptisé dans l'urgence le jour de sa naissance par ce prêtre, le baptême aurait dû être "valide"?? Qu'en pensez-vous?
Existe t-il des ouvrages qui parlent du sujet?
Merci Christian pour votre explication sur la tenue d'un double registre. Pour ma part, vous pouvez entrer dans les détails, c'est très enrichissant.
Les AD sont-elles en général en possession des 2 registres? Si non, où sont archivés l'original et la copie?
A mon grand désespoir, je suis bloquée à Vieux Berquin où les archives d'avant 1738 ont été détruites. En vous lisant, je m'interroge : les bombardements de la 1ère guerre auraient détruit et la paroisse et le greffe du tribunal? Ce serait intéressant de savoir ce qui s'est passé pour les archives de ce village.
Vous pourrez peut-être répondre à une question que j'avais posée sur un forum et à laquelle je n'avais pas eu de réponse. Dans les actes de mariage, je parle ici d'actes d'état civil, on mentionne bien souvent toute une série d'actes concernant les parents et les grands-parents et qui été demandés aux futurs époux pour procéder à la célébration du mariage. Que sont devenus ces actes?
Encore merci à tous les 2.
Passez une bonne journée et au plaisir de vous lire.
Je continue cependant à me poser des questions sur la présence du curé de St Sylvestre Cappel à ce baptême. Si cet enfant a été baptisé dans l'urgence le jour de sa naissance par ce prêtre, le baptême aurait dû être "valide"?? Qu'en pensez-vous?
Existe t-il des ouvrages qui parlent du sujet?
Merci Christian pour votre explication sur la tenue d'un double registre. Pour ma part, vous pouvez entrer dans les détails, c'est très enrichissant.
Les AD sont-elles en général en possession des 2 registres? Si non, où sont archivés l'original et la copie?
A mon grand désespoir, je suis bloquée à Vieux Berquin où les archives d'avant 1738 ont été détruites. En vous lisant, je m'interroge : les bombardements de la 1ère guerre auraient détruit et la paroisse et le greffe du tribunal? Ce serait intéressant de savoir ce qui s'est passé pour les archives de ce village.
Vous pourrez peut-être répondre à une question que j'avais posée sur un forum et à laquelle je n'avais pas eu de réponse. Dans les actes de mariage, je parle ici d'actes d'état civil, on mentionne bien souvent toute une série d'actes concernant les parents et les grands-parents et qui été demandés aux futurs époux pour procéder à la célébration du mariage. Que sont devenus ces actes?
Encore merci à tous les 2.
Passez une bonne journée et au plaisir de vous lire.
Fabienne
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Re: Eecke, acte de baptême en latin
Je commence par vous traduire lacte , pour le cas où cela vous aiderait à mieux comprendre :
Lan du Seigneur 1776, le 17 janvier, avec le consentement du révérend sieur curé de Eeeke, (je) soussigné, pour la circontance et par nécessité, ai baptisé sous condition, Jean Antoine, fils des époux Joseph Oussen de Morbeque et Anne Marie de Boudt de Eekce, né le 13 de ce mois ; lont porté (sur les fonts baptismaux) Jean Baptiste Cambier et Marie Pétronille Constance Camerlynck, qui avec moi ont soussigné. Il y avait présence des signature de J.B Cambier , Constance Camerlynck et C.L.J Vandermeersch curé de St Silvestre Cappel ; ce que jatteste [nom du curé] curé de Eecke.
(Dans les explications qui suivent se trouveront sans doute des indications faisant double emploi avec ce que jai écrit précédemment)
A- Pour ce qui est des signatures, les choses sont maintenant claire pour vous, je pense.
B- Jajoute quelques précisions sur le baptême et son déroulement .
1) Il ne faut pas confondre « ondoiement » et « baptême sous condition » ; ce sont 2 choses bien distinctes lune de lautre .
2) Lorsque il ny a pas de problème particulier à la naissance de lenfant , le baptême doit se faire dès quon le peut ( souvent le jour même ou le lendemain) à léglise paroissiale sur les fonts baptismaux, en suivant un rituel très strict : versement de leau sur le front de lenfant avec la formule intangible « je te baptise etc), application du Saint-Chrême sur certaines parties du corps, prières spécifiques au baptême, présence du parrain et de la marraine, imposition du nom, etc. Ici aussi je nentre pas dans tous les détails. Il suffit de savoir que ce rituel était très strict. Seul le curé (ou un vicaire) de la paroisse des parents peut effectuer cette cérémonie, sauf sil délègue , en bonne et due forme, son pouvoir à un autre prêtre. Question de « compétence territoriale ».
3) Lorsque laccouchement se passe mal, que lenfant est « en danger imminent de mort »(imminens mortis periculum ) , alors on na pas le temps daller chercher le curé de la paroisse , qui du reste nest pas nécessairement disponible à la minute. Alors nimporte quelle personne baptisée (en réalité même un non baptisé) peut effectuer le baptême en le réduisant à sa plus simple expression (cela suffit pour quil soit valide) : versement de leau et formule rituelle « je te baptise etc. ». Cet ondoiement est généralement effectuée par la sage femme, ou a défaut par une femme quelconque présente (la belle-mère, la sur de laccouchée, une voisine, etc. Dans certains actes est mentionné le nom et la qualité de cette personne.
Cest rarement un homme : simple question de « pudeur » et de « convenance ». Cet ondoiement, du fait quil y a extrême urgence, se fait souvent sur le lit-même de laccouchée, parfois même alors que lenfant nest pas encore totalement sorti du ventre de la mère. On pratiquait même parfois le baptême « in utero » (= dans lutérus), lorsque laccouchement était particulièrement difficile. On utilisait alors une sorte de « pipette » avec laquelle on essayait datteindre lenfant encore dans le ventre de la mère pour tenter de verser sur lui quelques gouttes d'eau.
Dans le cas présent, si vous lisez bien lacte, vous verrez quil n'est pas dit que le curé de St Sylvestre Cappel était là le 13 pour londoiement , mais le 17. Notez bien ce point : cest précisément parce que ce nest pas un prêtre qui a effectué ce baptême/ondoiement quil a été possible de douter.
Je précise que si londoiement effectué le 13 nest pas signalé dans lacte, cest parce quil est nécessairement présupposé par le fait quil a été suivi du « baptême sous condition ».
Quelques jours ont passé et manifestement un doute a germé quant à la validité de ce baptême. On a donc jugé bon de procéder à son renouvellement « sous condition ».
Pour quelle raison a-t-on douté ? Lacte ne le dit pas. Pour que le curé estime valide un tel baptême, il devait « contrôler » plusieurs choses ( ici encore je simplifie) :
- Les paroles rituelles : elles devaient être prononcées avec exactitudes (aucun écart toléré)
- Les parties du corps touchées par leau ( en principe la tête ; certaines parties du corps étaient totalement exclues)
-La qualité de leau : de leau naturelle non souillée ( sur ce point les doutes pouvaient facilement surgir)
Nous voilà donc le 17 : on renouvelle le baptême. Cest le curé de St Sylveste Cappel qui « officie ».
Pourquoi lui ?
Je pense à 2 pistes dexplication possibles (cas les plus fréquents):
- Le curé de la paroisse est empêché ce jour-là (malade, occupé ailleurs, etc.). Il fait appel à un « collègue » auquel il « donne pouvoir » pour ce baptême.
- Le curé de St Sylvestre Cappel a un lien familial ou amical avec la famille et cette dernière a fait savoir quelle souhaitait que leur enfant soit baptisé par lui. Le curé de Eecke a aimablement accepté.
Dans les deux hypothèse, il sest déplacé pour aller baptiser à Eekce où il a rédigé et signé lacte (1er registre) . Cest la règle : celui qui a « officié » rédige et signe lacte , même sil nest pas de la paroisse.
Lacte dit « pour la circonstance et par nécessité » : cela peut facilement sexpliquer par le fait que la santé de lenfant était encore chancelante quelques jours après sa naissance ; on a donc jugé bon daccélérer le mouvement pour le renouvellement du baptême ; le curé dEecke nétant pas disponible (pour une raison X), cest celui de St Sylvestre qui a été sollicité.
Dans le cas de votre acte tiré du 2ème registre , vous voyez que le curé dEecke a recopié fidèlement lacte rédigé par son collègue sur le 1er, et à la fin il signale la présence de sa signature au côté de celles du parrain et de la marraine. En bref, il atteste sur ce 2ème registre de lexactitude de ce quil a vu écrit sur le 1er !
C- Pour ce qui est des archives, vaste problème.
En principe, tout elles devraient se trouver aux AD, sauf si elles nont pas été bien transmises. Bien des registres ont disparu : faits de guerre, la Révolution, destruction par incendie accidentel, mauvaises condition de conservation, les rongeurs, etc. etc.
Je connais un cas précis où, en 1940, la bonne du curé utilisait les pages des anciens registres paroissiaux , conservés sur place , pour allumer sa cheminée. Une personne, passant par là par hasard, a réussi à lui subtiliser un feuillet complet comportant les actes de 1785. Cest tout ce qui reste (11 pages au total) de tous les anciens registres de cette paroisse !
Le mieux pour vous est de commencer par aller faire un tour aux AD. Pour le temps à y passer, prévoyez large Sur place vous avez de bonnes chances de trouver quelque responsable qui vous guidera.
Cordialement.
Christian.
Lan du Seigneur 1776, le 17 janvier, avec le consentement du révérend sieur curé de Eeeke, (je) soussigné, pour la circontance et par nécessité, ai baptisé sous condition, Jean Antoine, fils des époux Joseph Oussen de Morbeque et Anne Marie de Boudt de Eekce, né le 13 de ce mois ; lont porté (sur les fonts baptismaux) Jean Baptiste Cambier et Marie Pétronille Constance Camerlynck, qui avec moi ont soussigné. Il y avait présence des signature de J.B Cambier , Constance Camerlynck et C.L.J Vandermeersch curé de St Silvestre Cappel ; ce que jatteste [nom du curé] curé de Eecke.
(Dans les explications qui suivent se trouveront sans doute des indications faisant double emploi avec ce que jai écrit précédemment)
A- Pour ce qui est des signatures, les choses sont maintenant claire pour vous, je pense.
B- Jajoute quelques précisions sur le baptême et son déroulement .
1) Il ne faut pas confondre « ondoiement » et « baptême sous condition » ; ce sont 2 choses bien distinctes lune de lautre .
2) Lorsque il ny a pas de problème particulier à la naissance de lenfant , le baptême doit se faire dès quon le peut ( souvent le jour même ou le lendemain) à léglise paroissiale sur les fonts baptismaux, en suivant un rituel très strict : versement de leau sur le front de lenfant avec la formule intangible « je te baptise etc), application du Saint-Chrême sur certaines parties du corps, prières spécifiques au baptême, présence du parrain et de la marraine, imposition du nom, etc. Ici aussi je nentre pas dans tous les détails. Il suffit de savoir que ce rituel était très strict. Seul le curé (ou un vicaire) de la paroisse des parents peut effectuer cette cérémonie, sauf sil délègue , en bonne et due forme, son pouvoir à un autre prêtre. Question de « compétence territoriale ».
3) Lorsque laccouchement se passe mal, que lenfant est « en danger imminent de mort »(imminens mortis periculum ) , alors on na pas le temps daller chercher le curé de la paroisse , qui du reste nest pas nécessairement disponible à la minute. Alors nimporte quelle personne baptisée (en réalité même un non baptisé) peut effectuer le baptême en le réduisant à sa plus simple expression (cela suffit pour quil soit valide) : versement de leau et formule rituelle « je te baptise etc. ». Cet ondoiement est généralement effectuée par la sage femme, ou a défaut par une femme quelconque présente (la belle-mère, la sur de laccouchée, une voisine, etc. Dans certains actes est mentionné le nom et la qualité de cette personne.
Cest rarement un homme : simple question de « pudeur » et de « convenance ». Cet ondoiement, du fait quil y a extrême urgence, se fait souvent sur le lit-même de laccouchée, parfois même alors que lenfant nest pas encore totalement sorti du ventre de la mère. On pratiquait même parfois le baptême « in utero » (= dans lutérus), lorsque laccouchement était particulièrement difficile. On utilisait alors une sorte de « pipette » avec laquelle on essayait datteindre lenfant encore dans le ventre de la mère pour tenter de verser sur lui quelques gouttes d'eau.
Dans le cas présent, si vous lisez bien lacte, vous verrez quil n'est pas dit que le curé de St Sylvestre Cappel était là le 13 pour londoiement , mais le 17. Notez bien ce point : cest précisément parce que ce nest pas un prêtre qui a effectué ce baptême/ondoiement quil a été possible de douter.
Je précise que si londoiement effectué le 13 nest pas signalé dans lacte, cest parce quil est nécessairement présupposé par le fait quil a été suivi du « baptême sous condition ».
Quelques jours ont passé et manifestement un doute a germé quant à la validité de ce baptême. On a donc jugé bon de procéder à son renouvellement « sous condition ».
Pour quelle raison a-t-on douté ? Lacte ne le dit pas. Pour que le curé estime valide un tel baptême, il devait « contrôler » plusieurs choses ( ici encore je simplifie) :
- Les paroles rituelles : elles devaient être prononcées avec exactitudes (aucun écart toléré)
- Les parties du corps touchées par leau ( en principe la tête ; certaines parties du corps étaient totalement exclues)
-La qualité de leau : de leau naturelle non souillée ( sur ce point les doutes pouvaient facilement surgir)
Nous voilà donc le 17 : on renouvelle le baptême. Cest le curé de St Sylveste Cappel qui « officie ».
Pourquoi lui ?
Je pense à 2 pistes dexplication possibles (cas les plus fréquents):
- Le curé de la paroisse est empêché ce jour-là (malade, occupé ailleurs, etc.). Il fait appel à un « collègue » auquel il « donne pouvoir » pour ce baptême.
- Le curé de St Sylvestre Cappel a un lien familial ou amical avec la famille et cette dernière a fait savoir quelle souhaitait que leur enfant soit baptisé par lui. Le curé de Eecke a aimablement accepté.
Dans les deux hypothèse, il sest déplacé pour aller baptiser à Eekce où il a rédigé et signé lacte (1er registre) . Cest la règle : celui qui a « officié » rédige et signe lacte , même sil nest pas de la paroisse.
Lacte dit « pour la circonstance et par nécessité » : cela peut facilement sexpliquer par le fait que la santé de lenfant était encore chancelante quelques jours après sa naissance ; on a donc jugé bon daccélérer le mouvement pour le renouvellement du baptême ; le curé dEecke nétant pas disponible (pour une raison X), cest celui de St Sylvestre qui a été sollicité.
Dans le cas de votre acte tiré du 2ème registre , vous voyez que le curé dEecke a recopié fidèlement lacte rédigé par son collègue sur le 1er, et à la fin il signale la présence de sa signature au côté de celles du parrain et de la marraine. En bref, il atteste sur ce 2ème registre de lexactitude de ce quil a vu écrit sur le 1er !
C- Pour ce qui est des archives, vaste problème.
En principe, tout elles devraient se trouver aux AD, sauf si elles nont pas été bien transmises. Bien des registres ont disparu : faits de guerre, la Révolution, destruction par incendie accidentel, mauvaises condition de conservation, les rongeurs, etc. etc.
Je connais un cas précis où, en 1940, la bonne du curé utilisait les pages des anciens registres paroissiaux , conservés sur place , pour allumer sa cheminée. Une personne, passant par là par hasard, a réussi à lui subtiliser un feuillet complet comportant les actes de 1785. Cest tout ce qui reste (11 pages au total) de tous les anciens registres de cette paroisse !
Le mieux pour vous est de commencer par aller faire un tour aux AD. Pour le temps à y passer, prévoyez large Sur place vous avez de bonnes chances de trouver quelque responsable qui vous guidera.
Cordialement.
Christian.
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Re: Eecke, acte de baptême en latin
Merci Christian,
Je me suis régalée à vous lire et maintenant les choses sont très claires.
Concernant tous les documents demandés aux futurs époux lors d'un mariage civil, auriez-vous une réponse quant à savoir ce que les mairies en ont fait?
Avec tous mes remerciements.
Je me suis régalée à vous lire et maintenant les choses sont très claires.
Concernant tous les documents demandés aux futurs époux lors d'un mariage civil, auriez-vous une réponse quant à savoir ce que les mairies en ont fait?
Avec tous mes remerciements.
Fabienne
http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=fabondue
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- Enregistré le : 28 févr. 2010 12:00
Re: Eecke, acte de baptême en latin
Bonjour Fabienne,
Hélas non, je ne peux pas vous dire précisément où vous pourriez trouver tous ces documents annexes réclamés par l'administration civile aux "candidats au mariage". Sont-ils conservés dans les mairies ? Détruits après un certain délai (je ne le pense pas)? Envoyés aux AD? Autre?
Peut-être un autre ici pourra vous donner des informations sûres.
Au demeurant, vous pouvez commencer par poser la question au maire ou au secrétaire de mairie de votre commune, éventuellement à un responsable des AD (un simple coup de téléphone devrait pouvoir suffire).
Je pense que vous n'aurez pas de difficulté à obtenir la bonne réponse.
Il se trouve qu' à ce jour je n'ai jamais eu l'occasion de me poser la question; d'où mon ignorance.
Bonne journée
Christian.
Hélas non, je ne peux pas vous dire précisément où vous pourriez trouver tous ces documents annexes réclamés par l'administration civile aux "candidats au mariage". Sont-ils conservés dans les mairies ? Détruits après un certain délai (je ne le pense pas)? Envoyés aux AD? Autre?
Peut-être un autre ici pourra vous donner des informations sûres.
Au demeurant, vous pouvez commencer par poser la question au maire ou au secrétaire de mairie de votre commune, éventuellement à un responsable des AD (un simple coup de téléphone devrait pouvoir suffire).
Je pense que vous n'aurez pas de difficulté à obtenir la bonne réponse.
Il se trouve qu' à ce jour je n'ai jamais eu l'occasion de me poser la question; d'où mon ignorance.
Bonne journée
Christian.
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